FOCUS – Portraits de chercheurs : Marie GISPERT et Catherine MÉNEUX
Cette semaine, focus sur Marie GISPERT et Catherine MÉNEUX, maîtres de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, porteuses d'un projet recherche 2015 financé par heSam Université.
Marie GISPERT, Catherine MÉNEUX, qui êtes-vous ?
Nous sommes toutes deux maîtres de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en histoire de l’art (Laboratoire Hicsa). Nous sommes également porteuses du projet de recherche « Bibliographies de critiques d’art francophones, années 1880-années 1930 », financé par HESAMUniversité.
Quels sont vos domaines de recherche ?
De mon côté (Marie Gispert), après des recherches sur les relations artistiques et culturelles franco-allemandes, je m’intéresse aux questions de médiation sous toutes ses formes : à la critique d’art bien sûr, mais également à tous les phénomènes de diffusion et de réception artistique entre les pays d’Europe durant le premier XXe siècle, aussi bien dans le domaine de la peinture que de l’estampe. En ce qui me concerne (Catherine Méneux), j’ai consacré ma thèse de doctorat au critique d’art Roger Marx (1859-1913) et mes travaux portent sur les questions relatives à la réception critique et à l’historiographie ; je m’intéresse également aux rapports entre les arts et la politique au XIXe siècle, et plus particulièrement à la notion d’art social.
Quel est votre projet de recherche financé par HESAM université ?
L’importance des recherches sur la critique d’art, mais également le manque de vision d’ensemble et de publicité de ces recherches, notamment en matière de sources et de dépouillement, est à l’origine du programme de recherche « Bibliographies de critiques d’art francophones ».
Le socle de ce programme est la réalisation d’un site internet et d’une base de données en ligne ayant pour objectif de mettre à disposition des chercheurs des bibliographies de critiques d’art, assorties de la littérature secondaire correspondante et d’un référencement des archives disponibles. Le projet vise, dans un premier temps, à un récolement des données bibliographiques sur les critiques d’art francophones actifs des années 1880 aux années 1930 pour lesquels la bibliographie a déjà été établie de façon plus ou moins complète. Dans une approche interdisciplinaire, il intègre aussi bien les beaux-arts que l’architecture, les arts décoratifs, le cinéma ou la photographie.
Le site et la base de données, sur laquelle chaque référence fera l’objet d’une entrée unique, permettront de valoriser la recherche dans ce domaine, de faciliter l’accès aux documents, de fédérer les efforts et de créer des liens entre les chercheurs français et étrangers. La base permettra également l’interrogation de l’ensemble des champs de la référence bibliographique saisie, offrant ainsi au chercheur non seulement l’approche prosopographique initialement visée, mais également la possibilité de faire des recherches par date ou par revue par exemple.
Base et site internet entrent ainsi pleinement dans la problématique actuelle des Humanités Numériques, en donnant accès via le web à des bibliographies non publiées ou dispersées. Leur visibilité sera assurée par une interopérabilité avec Isidore, plateforme d’accès aux ressources scientifiques développée par le CNRS.
Que vous a apporté votre collaboration avec HESAM Université ?
Afin de lancer le projet, et notamment de créer la base de données spécifique à notre programme, nous avions reçu un premier financement du Labex CAP. Celui-ci arrivant à son terme, nous avons souhaité poursuivre la dynamique de collaboration entre établissements du supérieur, notamment avec l’Ecole du Louvre, également membre d’HESAM, et fortifier l’aspect interdisciplinaire de notre projet en renforçant le pôle architecture. Cela nous a permis également de développer notre équipe de chercheurs, de collaborateurs scientifiques et de stagiaires qui constituent la cheville ouvrière de notre projet.
Vos ambitions suite à ce projet ?
La constitution de bibliographies et la saisie dans la base de données se poursuivront au-delà de la collaboration avec HESAM tout au long de l’année 2016 pour une mise en ligne de la base en décembre 2016 avec un minimum de quarante critiques traités. La base continuera à être alimentée par la suite. Un colloque est également prévu fin 2016-début 2017 pour accompagner cette mise en ligne et proposer un large panorama de la recherche sur la critique d’art aux XIXe et XXe siècles.