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FOCUS – Portrait de chercheur : Zohra Aziadé ZEMIRLI

® Sandrine Villain
Publié le 27/05/2016 , HESAM Université, Chercheurs

Focus sur Zohra Aziadé ZEMIRLI, doctorante à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, financée par HESAM Université et son programme Paris Nouveaux Mondes.

Zohra Aziadé ZEMIRLI, qui êtes-vous ?

Après un Master 2 en Droit des pays arabes à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et un Master 2 en Droits de l’Homme à l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense, j’ai obtenu
l’an dernier (2014) un contrat doctoral Paris Nouveaux Mondes HESAM Université, finançant mes recherches jusqu’en 2017.
Je suis actuellement en troisième année de doctorat et prépare une thèse sur « Le statut juridique des minorités religieuses en Algérie », sous la direction de Madame Nathalie Bernard-
Maugiron (directrice de recherche à l’IRD).

Quel est votre projet de recherche ?

J’avais envisagé initialement d’effectuer une comparaison entre les trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie), puis il a été décidé en collaboration avec ma directrice de thèse qu’il était préférable de se concentrer sur un seul pays, afin de pouvoir traiter des différentes dimensions de cette recherche avec plus de profondeur. Le choix de l’Algérie s’est imposé en raison du phénomène montant d’évangélisation mais aussi des récentes arrestations de non-jeuneurs qui ont intéressé l’opinion publique. L’étude comparée n’est pas complètement exclue, mais elle sera envisagée dans un second temps.

Mes recherches portent sur le statut juridique des minorités religieuses algériennes, non-musulmanes -, c’est-à-dire les catholiques, les protestants et les juifs mais aussi celles
appartenant à l’islam, les chiites et les ibadites, l’islam étant la religion de l’Etat au regard de l’article 2 de la Constitution algérienne de 1996.
Mon étude a pour but d’étudier les instruments juridiques mis en place à partir de 2006, date d’adoption de l’ordonnance qui fixe les règles d’exercice des cultes autres que musulmans pour répondre à ce changement sociétal de plus en plus visible. La sphère publique, soit l’exercice collectif du culte, le droit pénal (comme l’arrestation des non-jeuneurs ou encore les condamnations pour prosélytisme) ainsi que le volet administratif (les démarches nécessaires afin d’obtenir l’agrément d’une association religieuse ou encore les difficultés rencontrées face à l’administration en ce qui concerne l’état civil et notamment les prénoms chrétiens) sera étudiée, au même titre que la sphère privée relative au mariage, au divorce, aux droits de l’enfant ainsi qu’au droit successoral.

Que vous a apporté votre collaboration avec HESAM Université ?

Mon sujet de recherche, bien qu’inscrit dans une démarche d’études juridiques se veut pluridisciplinaire. En effet, pour mieux saisir les enjeux juridiques contemporains, il est
indispensable d’approfondir le volet historique du statut des minorités religieuses algériennes et notamment leur statut pendant la colonisation française.
Au niveau sociologique, il est très important également de cerner la place de la religion dans la société et dans le droit algérien ainsi que les raisons à l’origine de ce phénomène.
Ainsi, ces approches historiques mais aussi sociologiques s’inscrivent dans les objectifs de pluridisciplinarité et de diversité développés par HESAM .
Par ailleurs, le financement octroyé par HESAM Université m’a permis d’effectuer des enquêtes de terrain en Algérie.

Vos ambitions suite à ce projet ?

La réalisation de cette thèse et l’aboutissement de ces travaux s’inscrivent dans une volonté d’enseigner au sein d’Universités françaises des droits étrangers, notamment algérien et maghrébin qui ne sont pas si éloignés du droit français en terme d’influence juridique même s’ils présentent de nombreuses différences. Même si, il me faudra étendre et diversifier mes domaines de recherche, étant consciente que peu d’Universités françaises offrent des postes d’enseignement spécialisés en droit des pays arabes.
Un des objectifs, à plus ou moins long terme, serait également d’aider à la refondation du Master 2 Pays arabes de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne qui malheureusement a été supprimé en 2014.