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Aménager/habiter/composer avec le territoire à l’ère de l’anthropocène ?

CGET
Publié le 03/01/2019 , Centre Michel Serres, Nos réalisations

« Aménager/habiter/composer avec le territoire à l’ère de l’anthropocène ? »

Le contexte de la demande

Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) est un service de l’État placé sous l’autorité du ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Il appuie le Gouvernement dans la lutte contre les inégalités territoriales et le soutien aux dynamiques territoriales, en concevant et animant les politiques de la ville et d’aménagement du territoire avec les acteurs locaux et les citoyens. Ses champs d’intervention sont interministériels : accès à l’emploi, aux soins et aux services au public, cohésion sociale, inclusion numérique, aide aux mobilités, attractivité économique, transitions écologique et numérique, redynamisation des territoires fragiles et des centres-villes en déprise…

Le CGET est issu du regroupement de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale, du Secrétariat général du comité interministériel des villes et de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances. Ses principales missions sont de conseiller le Gouvernement, d’agir pour la cohésion des territoires, de mobiliser les réseaux et les citoyens, d’analyser les évolutions et prévenir les inégalités, d’adapter les politiques publiques aux territoires et de développer de nouvelles politiques.

La direction des stratégies territoriales (DST) réalise des travaux d’observation et d’analyse territoriale et urbaine, de prospective et de stratégie, de recherche et d’évaluation. Le projet « Aménager/habiter/composer avec le Territoire à l’ère de l’anthropocène ? » s’inscrit dans un programme de recherche et de prospective porté par la DST qui vise à explorer la manière dont le paradigme de l’anthropocène oblige et permet de repenser nos espaces et mode de cohabitation ainsi que les dispositifs d’action publique qui pourraient les structurer. Il est dirigé par Stéphane Cordobes, et comprend notamment un partenariat avec l’École urbaine de Lyon, dirigée par Michel Lussault, spécialisée sur les études urbaines anthropocènes.

Le défi et les questions posées

Considérant l’influence des activités humaines sur le système terrestre, Paul Josef Crutzen propose en 2000 de reconnaitre une nouvelle ère géologique, l’anthropocène. Le paradigme de l’anthropocène, littéralement, « ère de l’homme », souligne le paradoxe de notre situation : il acte une influence humaine sur son environnement d’ampleur géologique, en même temps qu’il souligne l’échec du projet moderne qui nous a conduit à cette situation.

Dans ce nouveau paradigme, il s’agit de repenser la place de l’homme dans son environnement, d’ajuster sa relation avec les opérateurs non-humains, plantes, animaux, sols, eaux et air, machines avec lesquels il doit inventer de nouvelles relations, fonder des écosystèmes immunes. C’est une façon également de concevoir les transitions environnementales, énergétiques, sociétales du monde urbain en profondeur. Le paradigme anthropocène conduit ainsi à réinterroger notre manière de nous représenter, de comprendre et de faire territoire. Qu’est-ce que faire de la prospective et élaborer un projet de territoire dans le monde et paradigme anthropocène ? Avec quels outils ? Quelles méthodes ? Quels opérateurs ?

Le projet « Aménager/habiter/composer avec le Territoire à l’ère de l’anthropocène ? », partant d’un territoire doté d’un SCOT - Schémas de cohérence et d’organisation du territoire qui constitue aujourd’hui un dispositif clé dans le projet et la planification territoriale -, récemment adopté et qualitativement reconnu, consistera à :

  • se projeter dans le paradigme anthropocène et imaginer un dispositif permettant d’élaborer un schéma dit SCOT-A (schémas de cohérence et d’organisation du territoire anthropocène) ;
  • faire œuvre de pédagogie en produisant des contenus, images, textes, films, performances, événements, œuvres, etc. susceptibles d’interpeller les citoyens que nous sommes, de montrer concrètement qu’une autre manière de penser notre relation au monde et de faire territoire commun est possible, adapté aux enjeux du monde urbain anthropocène.

Le déroulement du projet

Les étapes envisagées pour ce projet, qui constituent un premier cadrage, sont les suivantes :

1. Appropriation et analyse du sujet

  • État de l’art, analyse et compréhension de l’anthropocène et de ses enjeux ; Recensement de situations et de projets – fictifs ou réels - comparables à l’international ;
  • Mise en perspective sensible.

2. Conceptualisation

  • Recensement des opérateurs humains et non humains pertinents, de leurs modes d’existence et rapports de force, des régimes transactionnels, des représentations et du langage commun à inventer ;
  • Conception du dispositif d’élaboration du SCOT-A : outils et organisations.

3. Développement du projet

  • Mise en œuvre fictive de ce dispositif sur un territoire doté d’un SCOT récemment adopté et qualitativement reconnu ;
  • Définition de la « boîte à outils », des modes de représentations et de narration, des contenus du SCOT-A.

4. Recommandations et propositions

  • Éléments de communication et de sensibilisation (supports et propositions événementielles)

De février à juillet 2019

Pour explorer ces domaines et apporter une réponse aux questions du CGET, le Centre Michel Serres recrute entre 8 et 10 étudiants pour un semestre Michel Serres qui se tiendra de février à juillet 2019.

Les disciplines retenues pour ce projet

Du fait de la diversité des sujets abordés lors du projet, un grand nombre de disciplines pourra être mobilisé sur le projet : sociologie, philosophie, économie, design, architecture, urbanisme, ingénierie, anthropologie, histoire, géographie, arts…

Dans le cadre d’un semestre Michel Serres

Le projet d’innovation « Aménager/habiter/composer avec le Territoire à l’ère de l’anthropocène ? » du CGET se déroule dans le cadre d’un semestre Michel Serres. Ce dernier comprend deux éléments pédagogiques principaux que sont le projet d’innovation et le projet de connaissances. Ainsi les étudiants retenus sur le projet constitueront une équipe pluridisciplinaire, encadrée par un chef de projet entouré d’une équipe associée d’enseignants-chercheurs multidisciplinaire. Ils travaillent en liens étroits avec le commanditaire du projet d’innovation.

  • Ils consacreront une partie (3 jours par semaine) de leur semestre à l’étude de la demande du CGET,
  • En parallèle (2 jours par semaine), chaque étudiant déploiera un « projet de connaissances » constitué d’un mini-projet au sein d’un groupe de 2 à 4 étudiants.

L’ensemble du semestre est validé par la remise d’un certificat du Centre Michel Serres représentant une valeur de 30 crédits ECTS.