Aller au contenu principal

FOCUS – Portrait de chercheur : Altaïr DESPRES

Témoignages
Publié le 23/08/2018 , HESAM Université, Chercheurs

Cette semaine, focus sur Altaïr DESPRES, chercheuse rattachée au Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP) de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, financée pour un post-doc Germaine-Tillion par HESAM Uiversité et son programme Paris Nouveaux Mondes.

Altaïr DESPRES, qui êtes-vous ?

Je suis chercheuse en sociologie au sein du Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP) de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Je suis titulaire depuis 2014 d’un contrat post-doct Germaine-Tillion qui me permet de me consacrer à ma recherche pendant une année entière, intitulée « La socialisation transnationale au prisme de l’intimité. Ethnographie des échanges culturo-sexuels à Zanzibar (Tanzanie) ».

Quel est votre projet de recherche ?

À partir du cas des couples afro-européens à Zanzibar, ce projet analyse les processus de socialisation qui prennent place dans les relations intimes entre partenaires sexuels ou conjugaux. L’archipel tanzanien est le théâtre de rencontres intimes fréquentes, et plus ou moins durables, entre visiteurs ou expatriés européens et populations locales. Ces unions sont souvent caractérisées par une distance culturelle et une asymétrie des positions sociales entre les partenaires (origines sociales, niveau de diplôme, capital économique, etc.).
Considérant que les relations d’intimité constituent un cadre particulièrement efficace de transactions entre deux partenaires, ce projet vise, d’abord, à identifier les types de ressources – économiques, matérielles, culturelles – qui circulent via l’intimité, et à comprendre comment elles sont appropriées et réinvesties par les partenaires. Insistant, ensuite, sur la circulation et l’appropriation de biens culturels et symboliques entre partenaires, le projet analyse la manière dont les « transactions culturelles intimes » modifient, chez l’un ou l’autre des partenaires de l’échange, les façons de faire, de penser et d’être. Il s’agit, enfin, d’analyser les effets de ces transactions sur les trajectoires des partenaires intimes, du point de vue des dynamiques socialisatrices et des horizons de mobilité sociale individuelle. Les questions qui se posent dès lors sont les suivantes : à quels types de ressources peut-on accéder au travers des relations d’intimité que l’on noue avec un partenaire sexuel ou conjugal ? À quelles conditions ces ressources circulent-elles d’un partenaire à l’autre ? Au-delà des rétributions économiques ou matérielles, comment fait-on siennes des compétences, des connaissances, des savoir-faire appris au contact de ce partenaire ? Dans le cas de ces unions particulièrement hétérogames, dans quelle mesure l’accumulation et l’appropriation des ressources de l’intimité informent-elle les parcours de mobilité sociale ?

A quel stade de développement en êtes-vous ?

La durée de ce post-doctorat (un an) est relativement faible pour pouvoir mener à bien ce type de projet, qui nécessite que soit menée une enquête ethnographique de longue durée en Tanzanie. En l’occurrence, j’ai pu effectuer deux séjours de recherche d’un mois à Zanzibar (janvier et mai 2015) grâce à des appuis financiers extérieurs à heSam (IFRA-Nairobi et CESSP).

Que vous a apporté votre collaboration avec HESAM Université ?

Les contrats post-doctoraux de type Germaine-Tillion représentent sinon des tremplins, du moins des opportunités de travail dans la recherche dans l’attente de l’obtention d’un poste pérenne. Il a été pour moi l’occasion d’un d’emploi pour une durée d’un an dans la recherche.

Vos ambitions suite à ce projet ?

Poursuivre l’enquête menée dans le cadre de ce post-doctorat et obtenir un poste pérenne dans l’enseignement supérieur et la recherche.