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FOCUS – Portrait de chercheur : Anastasiia SYREISHCHIKOVA

hesam
Publié le 12/02/2016 , HESAM Université, Chercheurs

Cette semaine, focus sur Anastasiia SYREISHCHIKOVA, doctorante à l'EPHE, financée par la bourse de mobilité internationale Lévi-Strauss d'HESAM Université et de son programme Paris Nouveaux Mondes.

Qui êtes-vous, Anastasiia SYREISHCHIKOVA ?

Je suis doctorante à l’EPHE (Laboratoire Savoirs et pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle), où je travaille sur Hector Berlioz et la Russie, sous la direction de Madame Cécile Reynaud. Je suis également en co-tutelle internationale avec l’Académie de musique Gnessine à Moscou sous la direction de Madame Marina Raku. Je suis titulaire depuis 2013 d’une bourse Lévi-Strauss pour la mobilité internationale HESAM Université, qui me permet de réaliser mes recherches sur le terrain, en Russie.

Quel est votre projet de recherche ?

Mon projet de recherche concerne le compositeur français Hector Berlioz (1803-1869) et ses différents voyages en Russie, qui constituent des épisodes précieux et encore peu étudiés pour comprendre les relations artistiques et musicales entre la France et la Russie au XIXe siècle. Le compositeur organisa deux séries de tournées de concerts en Russie (en 1847 et en 1867-1868, à Moscou et Saint-Pétersbourg). Il fut accueilli avec un grand enthousiasme par le public, les musiciens russes et la famille impériale.
De nombreuses sources, russes et françaises, permettent de documenter les voyages du compositeur en Russie (notamment des documents d’archives : la presse de l’époque, des comptes rendus de concerts, des mémoires, des lettres). Les documents d’archives russes restent encore aujourd’hui quasiment inconnus de la recherche occidentale sur Berlioz. L’étude des échanges musicaux et culturels entre la France et la Russie n’a pas vraiment exploré l’importance de Berlioz pour la culture russe. Comme ma langue maternelle est le russe et que je maîtrise bien le français, j’ai souhaité rédiger une thèse sur Hector Berlioz et la Russie sous un régime de cotutelle entre la France et la Russie.

À quel stade de développement en êtes-vous ?

Hector Berlioz a constitué le sujet de mes recherches et de ma formation au cours des huit dernières années. J’ai consacré mon mémoire de Master en Russie à Berlioz (L’Opéra comme idée fixe de H. Berlioz, 2011). Puis j’ai rédigé mon mémoire de Master à l’université d’Aix-Marseille (Cléopâtre d’Hector Berlioz : le devenir d’une œuvre de jeunesse, 2013, sous la direction de M. Jean-Marie Jacono). Encouragée par les chercheurs russes et français, en 2013, j’ai commencé à travailler à une thèse à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes et que je continue depuis. Suite à mes recherches dans les archives russes à Moscou et Saint-Pétersbourg, je rédige ma thèse ainsi que des articles que je soumettrai pour publication. Je me prépare également à présenter mon travail à Londres pour la Berlioz Society. En parallèle, j’entretiens des contacts avec des structures françaises qui ont exprimé un intérêt pour mon projet, notamment l’Association nationale Hector Berlioz, le Musée Hector Berlioz et le Festival Berlioz à la Côte Saint-André en Isère. Par ailleurs, je suis stagiaire en production à la Philharmonie de Paris.

Que vous a apporté votre collaboration avec HESAM Université ?

Grâce à la bourse de mobilité Lévi-Strauss, j’ai pu mettre à profit ma co-tutelle internationale : j’examine des archives russes qui n’ont  jamais été explorées, je les rends accessibles aux autres chercheurs en les traduisant en langue française et anglaise. Le fait d‘écrire une thèse dans le cadre de HESAM Université ouvre également différentes opportunités d’échanges scientifiques internationaux.

Vos ambitions suite à ce projet ?

Mes recherches doctorales me permettent de me former en musicologie, et j’espère par la suite poursuivre une carrière dans la recherche et l’enseignement universitaire et devenir maître de conférences. J’ai également l’intention de poursuivre un deuxième parcours professionnel dans ce domaine : l’organisation et la programmation d’événements musicaux. Cela me permettra de partager mes connaissances en histoire de la musique avec le public et de transmettre le goût de la musique de différents pays et époques.